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la tanière du hérisson
22 mars 2011

les médecines naturelles hors la loi ?

poivron

Une directive européenne entrera en vigueur le 30 avril 2011 (oui, c'est bientôt). Et : oui, une de plus.

Elle a un beau nom, faut reconnaitre, la THMPD (Traditional Herbal Medicinal Products Directive). Elle date en fait de 2004 mais tout l'enjeu est celui de sa transposition dans le droit national. A partir du 30 avril, on entre vraiment dans le vif du sujet. De quoi s'agit-il?

Je me permets dans le paragraphe ci-dessous de paraphraser un texte que vous pourrez retrouver in extenso en cliquant sur le lien en fin de message.

Cette fameuse directive impose aux produits thérapeutiques à base de plantes de passer par une procédure d'agrément qui, bien que simplifiée par rapport aux médicaments "normaux", demeure difficilement envisageable pour de petits producteurs sans grands moyens financiers.
Or, si cette interdiction épargnait jusqu'à présent les produits déjà commercialisés depuis longtemps sur notre continent, à partir du 30 avril, tous les produits à base de plantes, et portant des allégations thérapeutiques, même reconnues depuis des centaines ou des milliers d'années, vont devoir passer par cette procédure. Faire agréer un seul produit coûterait entre 100 000 et 150 000 euros au fabricant. Autant dire que cela revient à l'interdiction pure et simple de centaines, voire de milliers de plantes dans les rayons des distributeurs.

Il est évident que le premier bénéficiaire de ce dispositif est l'industrie pharmaceutique, qui entend supprimer des alternatives à ses remèdes allopathiques. Concrètement, toute préparation à base de plante ne pouvant faire preuve de son utilité médicinale depuis une période assez longue ou ne répondant pas aux critères d'une procédure compliquée et couteuse ne pourra être autorisée à la commercialisation au sein de l'UE. C'est un scandale absolu à plus d'un titre.

D'abord cela tend à priver les patients de l'accès aux médecines traditionnelles, européennes ou non (notamment la médecine chinoise ou bien ayurvédique) et à des méthodes curatives qui, pour être alternatives, n'en sont pas pour autant farfelues ou inefficaces, loin s'en faut. Elles présentent en outre l'avantage notable de ne pas infliger d'effets secondaires comme le font les médicaments issus de la chimie, et de proposer des approches éprouvées depuis longtemps par l'utilisation des ressources naturelles des plantes aux propriétés généralement bien connues. Mais qui, au grand dam des groupes pharmaceutiques transnationaux, ne sont pas brevetés comme des marques de chaussures. Quel manque à gagner absurde, franchement...

Car tout est là. Le brevetage du vivant est un enjeu majeur qui n'est pas qu'économique. Se battre pour maintenir une légitimité de ressources naturelles qui n'appartiennent à personne en particulier et demeurent accessibles à tous est aussi quelque chose d'impotrant.

En tout cas cette directive a pour conséquence, voulue ou non (arf arf soyons naïfs), de nier la liberté de tout un chacun de choisir des thérapies qui sortent du grand entonnoir pharmaceutique qui, pour brillant et puissant qu'il soit, ne devrait représenter qu'une voie parmi d'autres.

C'est toute une richesse de ressources de santé qui va ainsi être très prochainement mise au ban des réseaux de distribution, contribuant à marginaliser, décrédibiliser, voire condamner des approches qui ont pourtant une place à part entière dans le panel des médecines proposées.

Un groupement, l'ANH (alliance for natural health) a entrepris une action juridique pour empêcher la mise en application de cette directive. Un plébiscite populaire via cette pétition est plus qu'urgent et nécessaire pour appuyer son action. Après, à chacun de voir...

Une présentation des enjeux claire et lisible

un article informé et non militant pour compléter...

 

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