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la tanière du hérisson
9 août 2006

la vie m'a mangé, mais j'ai croqué dedans un peu, aussi (2)

    Ce dont Antoine ne pouvait se douter, c'était dans quelle ampleur la petite fille qu'il fixait sur la photo allait bouleverser sa vie. Ni de quelle nature allait être le bouleversement en question. Sa conviction profonde était néanmoins juste : à partir de dans très peu de temps, rien n'allait plus être pareil.
    Deux jours plus tard, Nilia était des leurs. Elle vivait dans une pièce de la maison, jadis la buanderie, désormais une chambre sommaire dévolue à l'intruse. Elle avait grandi depuis la photo, s'était dit Antoine. Oui, c'est logique, finalement, avait-il surenchéri intérieurement. Antoine se parlait peu intérieurement, mais c'était toujours intense, comme ça. Toujours est-il que Nilia se fit sa place sans un mot, sans un geste de travers, avec la discrétion et la bonne volonté des faibles qui se veulent tolérés et s'en contentent. Antoine, du reste, aurait été bien en peine de fournir davantage. Il n'arrivait déjà pas à aimer véritablement qui que ce soit, même sa famille et à commencer par lui même, la gamine n'avait décidément aucune chance de décrocher le pompon. En plus, elle n'avait même aps l'air ni particulièrement gentille ni vraiment intelligente, le genre de fillette à laquelle on se surprend de s'attacher. Non, l'affaire, décidément, était réglée. Ce qui restait à voir, c'était comment se débarrasser d'elle. Ce fut, bien entendu, le sujet principal de la discussion qui suivit de près le coucher des enfants.
    Le conciliabule entre Antoine et sa femme dura un peu plus d'une heure et, en dépit d'idées originales et audacieuses, ne déboucha sur aucune perspective concrète pour réussir à évacuer la gamine de l'équation familiale. "Au moins, elle nous servira à quelque chose", avait timidement lancé l'épouse implorante. "Elle a des ailes, donc elle pourra aller chercher le journal et faire des petites courses sans qu'on ait à prendre la voiture et s'enfoncer dans la circulation. C'est déjà ça, Biquet, non?"
    Mais Biquet était d'humeur maussade, Biquet l'avait mauvaise, Biquet enflait d'angoisse à force d'envisager la présence de Nilia parmi eux. Une fée, bordel de merde. Qu'est-ce qu'on va bien faire d'une fée dans la famille?

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Commentaires
K
<<Kat'elfe : oui ben euh, disons que tu n'es sans doute pas du même acabit d'Antoine, ce qui est un défaut mais il en existe de pire. Visiblement, tu s décidé de ne pas te simplifier la vie. <br /> <<Zora : merci, le feuilleton continue, tant qu'il me monte des bulles d'idée. Pendant que j'y suis, tu es rousse ou pas?
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Z
ton style plein de rebondissement et les aventures d'Antoine. Je suit le feuilleton et j'attend la suite avec impatience.
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K
ben au delà du journal à aller chercher sans se mouiller ni les pantoufles et le bas de pyjama dans la rosée du matin, des facécies inéluctables ayant trait à son état, heu avoir une fée à la maison et ben c'est pas de tout repos, j't'assure, foi de princesse maman d'une de ces charmantes créatures. Mais pas de doute ça change la vie, y'a plus souvent d'arc en ciel dans la maison, et, à part quand elle s'exerce à ses sortilèges (et que là il peut y avoir des ratés), elle finit par en connaître des justes beaux qui marchent très bien...et qui font rêver et ça c'est déjà beaucoup...<br /> <br /> enfin, Antoine n'a pas l'air prêt effectivement, lol, c'est pas évident...<br /> <br /> vivement la suite
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