ordalies des drones

Tant de tant et toujours à traverser en se cognant, toujours à prendre les chemins perdus qu'il faut arpenter seul, sans vie, sans déchéance, seulement pelotonné contre une façon jolie de se montrer présent. A nourrir comme on peut, à dévier autant que faire se peut, à flancher aussi loin de tout qu'on peut, à s'écrouler dans le fossé sans renverser personne au passage.

J'ai traversé, j'ai descendu, j'ai perdu, j'ai offert, disséminé, répandu, cherché, reçu, observé et dansé, j'ai menti, senti et revendiqué, assumé et accompagné, devancé, craint, morflé, je suis resté, j'ai enduré, fait front, la part des choses, appelé, parcouru, fui, j'ai désarmé, dénoué, contenu, remis tout sur la table et jamais, jamais n'ai su d'où relevait ma voix, de qui je mesurais les pas, ou pourquoi je restais à l'orée.

J'ai cherché, j'ai marché et sur la route ai appris le nom des choses dans des langues que tout le monde, bientôt, aura oublié. Que tout le monde, déjà, ignore et perd.