Mazad Café

Ce trio (devenu depuis quartet avec l'ajout d'un batteur, car, comme le disait M. Jory en bon fan des VRP, "Mazad a grossi") a sorti un album à l'automne, comme à la maison, c'est-à-dire sur le label Innacor mené par Jacky Molard et Erik Marchand.

Ce disque est tout simplement magnifique. Le saxophone de Yannick Jory, l'accordéon diatonique d'Alan Madec et les percussions d'Yves-Marie Berthou se cotoient dans la plus chaude intimité, lovés, frottés dans la pénombre épicée des nuits foutraques. Musique populaire, musique élégante et virevoltante, où se cotoient dans la plus grande joie et la plus féconde tolérance l'Orient et la Bretagne, les airs traditionnels et l'improvisation, sans boussole ou code de conduite. Tout ça sent l'humain, l'échange, la rencontre, le désir. Pas de virtuosité ostentatoire, de démonstration de métissage savamment maitrisé, ça poisse l'instinct avide, l'élan, l'envie ; la nostalgie et le vécu, aussi. Les nuits trop longues, les matins trop crus, les plaisirs déçus, mais toujours le mouvement, l'ondulation, avec une cohésion entre musiciens qui se parlent, se regardent et s'écoutent.

Le disque est magnifique, donc. Le concert est encore mieux. Pour les avoir enfin vus et entendus au Jardin Moderne, à Rennes, il y a quelques semaines, j'ai pu confronter mes a-priori très positifs à leur sujet avec la réalité d'une présence qui a dépassé tout ce qu'une bienveillance systématique aurait pu me procurer. Envoutants plus qu'impressionnants, à vous emmener, vous transporter, sans formule facile ni complaisance ou redondance. A trimballer leurs influences, leurs invitations aux ailleurs ou à l'ici, avec une conviction sereine et d'autant plus convaincante. Accomplis, généreux, simples. Importants, donc.

http://www.myspace.com/mazadcafe