Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la tanière du hérisson
22 juin 2007

basses eaux, bas quartiers

sombre

A l'emporte pièces, la gueule en vrac à force de s'en prendre, la mort au ventre à force d'infliger à l'autre et de le voir infliger en retour ce qui tord encore plus les boyaux et la tête de tout le monde. L'oeil qui tire par derrière, sec et vertigineux, de ne savoir quoi regarder et comment il sera vu. Le crâne trop petit pour qu"il y ait de la place en dessous, à l'intérieur, dans le noir délirant et dense des choses qui aimeraient bien grandir ou disparaitre, mais qui n'ont pas la place de bouger, les unes sur les autres, à se voir bringueballées comme un troupeau d'immondices recouvrant une parcelle de clarté sans valeur désormais. J'ai parcouru, j'ai arpenté, j'ai gravi, j'ai été voir, j'en ai plein les jambes et je ne sais plus où aller.
Je sais. Je ressens le poids. Je n'en veux qu'à moi. Non, je n'en veux pas qu'à moi. Je suis au bord. J'ai envie de couper, de cisailler, de ronger à coups de dents pourries d'une machoire solide les fils qui me tiennent parce qu'ils sont beaux, parce que j'y tiens, parce qu'il y a au bout ce à quoi il faudrait s'accrocher. Je n'ai pas la carrure pour endurer, vivre tuméfié, rendre gorge et tomber, manger de la terre et du caillou sur sa gueule affalée, et se relever, attendant le coup suivant, avec le sourire et la confiance d'un bon idiot qui sait qu'il n'est pas ce qu'on dit qu'il est. Vivre tuméfié, déchirer des vies, au lieu de naitre lentement à quelque chose de moins sombre.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité