retour annuel en terre natale...
Comme beaucoup de gens j'arpente pour quelques jours les rues qui m'ont vu grandir. Et où je n'ai, à vrai dire, plus grand choses à faire. Refréquenter des gens qui y sont toujours, oui. La famille. Les amis, ceux qui sont restés ou ceux qui, comme moi, reviennent pour Noël. Les têtes connues qu'on recroise inopinément, au coin d'une rue, sans avoir rien demandé.
Et la fuite tranquille, le refus serein de tout ça, par la déambulation quotidienne, seul, dans des parcours urbains qui ont parfois des traquenards dans leurs besaces, des souvenirs qui remontent en traitre, des choses qui ont changé dans votre dos sous prétexte que vous etes partis, des choses qui n'ont pas assez changé, sous prétexte que vous n'étiez pas là pour faire bouger tout ça. Mais aucun bilan, aucun (re)sentiment ne s'impose vraiment, tellement, on s'est construit ailleurs. Sans vraiment s'implanter, d'ailleurs. L'âge y fait sans doute, mais domine l'impression de s'être construit hors sol, d'avoir une valeur ou un profil désormais indépendant de l'endroit où je gravite, enfin au moins en partie. Mais ici, je ne fais que séjourner. Déambuler, dans l'air sec et froid de la ville, d'un bar à l'autre, au milieu de semi étrangers souvent dans la fièvre consumériste de Noël. La guitare dans le dos, un bouquin dans la poche. Au cas où. Pour une plein autonomie. Et des idées dans la tête. Plein. En pagaille.
Des pensées que faute de pouvoir y apporter des réponses satisfaisantes, je promène et j'aère, je dilue, de disperse.