déraillement d'optique subjective
Alors, bon, la vie est ainsi faite qu'on n'arrive que rarement à prendre suffisamment de recul pour la voir d'en haut et de comprendre des choses évidentes qui nous échappent au quotidien.
Pour ça il faut à la fois avoir du temps, y penser (bah oui, quand
même...), et être dans un contexte favorable (pas trop de souci ou au
contraire plein de problèmes qui font qu'enfin on pète un cable
décisif, ou alors avoir fumé de la mariejeanne, siroté de l'alcool à
90° enfin bref un contexte favorable). C'est pas donné à tout le monde,
enfin pas tous les jours (sauf quand on s'appelle Raël, mais bon en même temps, c'est son métier).
Et quand on voit tout ça de suffisamment loin (ou près) pour comprendre de quoi il retourne, normalement on devrait adopter un comportement adapté, après. Tenir compte de cette nouvelle perspective. Eh ben non. Errare humanum est sed persevare diabolicum est, et tout est dit, on ne se refait pas.
Sur cette photo on
voit un insecte qui ressemble à une feuille, et qui déambule au milieu
de celles-ci. Et moi, couillon comme je suis (retors et compliqué
diront certains), j'ai pensé à ça : on est tous dans un univers de
feuilles. On ressemble à des feuilles. On sait qu'on est un insecte, en
fait, qu'on est différent des autres, même si ceux ci ne voient en nous
que la feuille, l'apparence première. Mais le fait de se savoir
différent, unique, plus complexe et intéressant que ce qu'on voit de
nous de prime abord, tout ça n'empêche pas de voir en l'autre une
feuille. De faire la même erreur que les autres.
Cet
insecte est-il en train de marcher au milieu des feuilles ou bien ne
s'agit-il que d'une foule d'insectes qui se prennent les uns les autres
pour des feuilles?
Punaise, avec ce genre de pensées, si je ne décroche pas le nobel de philosophie, c'est à désespérer...
PS : la photo, qui est très jolie, est issue d'un blog photo
vraiment pas mal, avec un bon esprit et peu de blabla. C'est chez
Maurice et si vous cherchez bien, vous tomberez même sur un poème de
Lamartine qui m'a ému...