baptême du feu
Bon, ben voila, une bonne
chose de faite. Au registre des échéances de cet été, outre le mariage
(tout de même), il y avait les concerts du 15 août avec le groupe Piler
Lann. Quelques répétitions pendant les 3 derniers mois histoire de
m'approprier la quinzaine de titres de leur répertoire et pas mal
d'entraînement à la maison. Ils avaient besoin d'un guitariste
remplaçant (le vrai étant en vacances), il fallait que je sois à la
hauteur. Bon, foin de suspense, dans l'ensemble ça ne s'est pas trop
mal passé. Encore que. Bref.
Il y a plusieurs
registres dans la guitare celtique (ou bretonne), mais celui là était
particulier : il s'agissait de musique à danser, ce qui implique
d'insister davantage sur l'efficacité rythmique et mélodique afin de
soutenir les danseurs et de les aider à s'envoler (à force de marteler le
sol, certains y arrivent, on les voit décoller en ribambelle dans le
ciel étoilé et on ne les revoit plus ensuite, sinon à la buvette). Bien
sûr, ça n'empêche pas la subtilité, bien au contraire, mais je ne
comptais pas, en si peu de temps, réussir à faire autre chose
qu'accompagner correctement et assez basiquement les 4 autres
instrumentistes (par ailleurs très bons).
Le programme
comprenait un premier set à Hénansal pour la fête des moissons (pas de
scène, à peine une sono, un joli plancher sans danseurs ou presque...),
histoire de se chauffer, puis, le soir, sur le joli petit port de
Dahouët, un fest noz avec vraie sono, vrais danseurs (touristes ou
amateurs avertis et pratiquants forcenés) et plus de deux heures de
musique rien qu'à nous. J'ai vraiment apprécié, je ne me suis pas trop
mal débrouillé, apportant même de ci de là ma touche personnelle au
niveau rythmique, ce qui compensera peut-être les plantades régulières
que j'ai généreusement balancées. Il faut dire que c'était un vrai
baptême du feu, vu que je n'ai jamais joué sur scène avant, encore
moins dans un groupe, et qu'en général je perds tous mes moyens dès que
je joue en public (même si le public se réduit à une personne). Là,
camouflé au milieu des autres zigues, ça allait. Bon, apparemment, on
m'entendait bien, mais pas trop, donc dans le pire des cas ça n'a pas
empêché les danseurs de s'adonner à leurs plaisirs coupables. J'ai
trouvé que le groupe assurait pas mal, que les danseurs avaient l'air
d'y puiser pas mal d'énergie, bref j'ai aimé. Et c'est fini.
Eric, le bassiste, m'a dit : "bon ben maintenant, tu formes ton
groupe?" Non, non, on n'en est pas là. Mais si jamais ils ont besoin
d'un guitariste mercenaire, un guerillero de l'accord DADGAD, pas de
souci, le plaisir était suffisamment grand, avec des gens sympa et un
répertoire si joli, pour répondre à l'appel sans réfléchir une seconde.
PS:
la photo est prise au cours d'un petit set fait pour notre mariage...
hier, l'appareil est resté rangé au fond de mon étui à guitare!