ça mitraille en rase campagne
Aujourd'hui, je comptais bien avoir quelques absents dans ma
ribambelle de petits chameaux (on appelle ça une caravane, pas une
classe, je sais, mais l'idée que je me fais d'une caravane est plus
calme et morne que la réalité). Ben oui, entre ceux qui gardaient leurs
mômes par principe et ceux qui ne voulaient pas leur faire rater les
réunions de famille (comme si c'était mieux qu'une journée de classe,
n'importe quoi...), je savais qu'il en manquerait quelques uns.
Résultat, après un trajet matinal retardé par l'impossibilité de doubler
un engin agricole dans une épaisse nappe de brouillard, je suis arrivé
à l'école pour découvrir ... 4 élèves ! Finalement, le temps que tout
le monde débarque, prenne le goûter, ils étaient 7.
Autant dire que, moins encore que
prévu, j'ai pu envisager une journée ordinaire. J'avais bien dit aux quelques parents rencontrés il y a peu que je ferais en sorte que le manque d'assiduité à cette journée de pentecôte ne soit pas handicapant pour la scolarité de leur tête à poux préférée. Pour autant, je ne m'attendais pas à un tel absentéisme. Ce n'est pas pour me déplaire. Non pas que je veuille me tourner les pouces, juste que si on peut discuter de l'opportunité de faire bosser les adultes pour rapporter des sous à des gens qui en ont besoin (genre les élus pour leurs frais de bouche), en revanche faire bosser les enfants un jour de plus n'apporte rien à qui que ce soit. Dans un atelier de couture clandestin installé dans une cave, encore, je comprendrais, mais là... La seule productivité à récolter est de l'ordre de l'éveil personnel, rien qui intéresse le gouvernement, je pense.
Sauf que, justement, je comptais utiliser cette journée pour travailler un peu en particulier avec les élèves en difficulté. J'en ai un ou deux, mais bien sur, ceux là n'étaient pas là ! Preuve supplémentaire que l'origine de leurs difficultés ne réside pas qu'en eux ou en l'école.
Enfin bref, on a joué au foot, on a aussi bossé (électricité, écriture, jeu sur la recherche d'informations, jeu mathématique...), on a mangé à la cantine tous à la même table, c'était sympa comme tout. Et puis comme j'ai pour projet de faire réaliser une expo photo sur les générations, j'en ai profité pour les initier au cadrage, aux choix de composition qu'implique la prise d'une photographie. Nous sommes sortis en balade avec l'appareil numérique de la classe et chacun a pu prendre quelques clichés en veillant au contre-jour, à centrer son sujet, au flou, tout en choisissant lui-même son sujet et l'angle de vue. Le résultat est assez sympa, varié et prévisible à la fois. Les deux dominantes sont :
1- tout ce qui est floral ou arbustif et
2- les copains-copines-le maître.
Je vous ai épargné le monument aux morts et surtout les jolis minois des petits monstres (parce que les mettre sur internet, niet).