Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la tanière du hérisson
21 janvier 2005

Le monde de demain quoi qu'il advienne nous appartient" ... encore que !

    A l'instar de celui qui braillait cet hymne hip-hop et, sur le même album, "Quelle reconnaissance devrais-je avoir pour la France?", à savoir ce blaireau qui jadis ne pouvait que fasciner et aujourd'hui fait au mieux pitié, j'ai nommé Joey Starr, on est revenus à de plus sages dispositions, générationnellement parlant.
      Oh, je ne dis pas qu'on ne prétend pas le contraire. Le poing levé plus que jamais, parce que c'est le credo inconscient d'une bonne part de la population, rebelle par consensus et par esprit poseur, on est encore enclin à demander que des têtes tombent et que des choses soient bouleversées si ça paraît faisaible, mais quand même. Dans une société qui voit dans Sarkozy un homme providentiel ou une tête de turc bien commmode, une société abreuvée de messages culturels de subversion qui ne font que rallier à un consensus mou autour de l'idée poseuse d'un anticonformisme qui n'en finit plus d'être digéré par le mainstream, comment s'étonner que la vraie subversion émerge dans des zones absolument pas consensuelles, radicales par besoin vital de démarcation? Sans déconner, depuis quelques années on célèbre le retour du rock teigneux (sous-entendu : le vrai), et qui on place sur un piédestal? Franz ferdinand? The Hives? The Libertines? C'est du rock, ça? Les Kills, les White Stripes, les Detroit Cobras, ok, mais des gens comme John Spencer, Tom Waits ou PJ Harvey n'ont jamais cessé de faire vivre le rock incandescent, trempé dans le blues le plus tellurien, merde alors.
      Plus généralement, l'invasion des écrans médiatiques et donc de la société entière par le vocabulaire contestataire et les "valeurs" propices à l'insoumission et à la reconnaissance de la culture des marges est presque absolument réalisé. C'est, bien sûr, lié à l'arrivée aux manettes créatives et financières de gens issus de générations baignées dans ces idées. Et justement, ils en tirent quoi? Une attitude, essentiellement, une certaine forme de conformisme branché. Les artistes français qui émergent sont au mieux gentiment caustiques, voire franchement cyniques, et ça marche à fond chez les trentenaires dont je suis. Ne produira-t-on que des albums bien troussés où chacun fait son petit malin? Ou bien des rebelles évoluant en vase clos, dans la mouvance reggae-ragga-chanson française, teufeur techno, etc... ne s'adressant qu'à des gens qui leur ressemblent, n'envahissant aucun espace rétif, prêchant des convertis, quoi?
      Bien sûr, c'est plus compliqué que jamais. S'il était aussi simple de réagir et de proposer une alternative construite au démantellement social qu'opèrent les séides de l'OMC et de la banque Mondiale, ou de leur succursale "idéologique" le MEDEF, nous n'en serions pas là. L'érosion se fait devant des peuples tétanisés, "ignarisés" ou confortés dans l'illusion d'être de ceux qui n'en pensent pas moins. Des peuples qui se sentent finalement sans autre choix que de montrer leur mécontententement et leur appartenance à des idées "rebelles", par principe et faute de mieux. Et on passe tous pour des blaireaux. Mais moins que Joey Starr, tout de même.

      

 
Publicité
Commentaires
M
Non non, je voulais pas dire ça, c'est juste qu'on est vraiment tous des blaireaux, crachons-nous tous dessus. :)
Répondre
H
C'est pas parce que c'est facile qu'il ne le mérite pas.
Répondre
M
La preuve qu'on est tous des blaireaux, c'est qu'on aime cracher sur Joey Starr...
Répondre
O
le singe c'est pour le dessert.
Répondre
O
Moi je trouve que ça détend bien de boxer une hotesse de l'air...
Répondre
Publicité
Publicité