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la tanière du hérisson
14 mars 2008

après-midi feutré

    Vautré sur le canapé, le chat regarde la télé et, du coin de l'oeil, ce qui passe devant la fenêtre et, du coin de l'oeil, les soubresauts du hamster dans sa cage. Il mange des chips, somnole vaguement, suit approximativement l'enquête du commissaire allemand sur le petit écran, se demande s'il l'a déjà vu, cet épisode. Il est mou, le chat. Et ça lui va, il n'a jamais été de nature exigeante, encore moins envers lui même. Du coin de l'oeil toujours sur le qui-vive, il regarde l'horloge au-dessus de la commode à bibelots et se dit que José va bientôt rentrer. Que si, il l'a déjà vu, finalement, cet épisode, en tout cas que ça ressemble à du déjà-vu. Et le journée, pour ça aussi, ressemble à toutes les autres.
    Il lève son gros derrière de mollusque à fourrure du canapé, il va se chercher une bière dans le frigo, il se gratte derrière l'oreille et ça lui fait un bien fou. La canette à la min, il se couche sur le côté et s'étiiiiiiiiiiiiiire comme il sait si bien le faire ; la décontraction est cette fois à son apogée. C'est presque pénible de se relever et d'ouvrir la bière. Mais comme elle est fraîche, elle vaut bien un effort. Tout en se grattant derrière l'oreille, la même, il passe devant la fenêtre et regarde le jardin. Des oiseaux à attraper, ou à qui faire peur. Des bouts de tuyau, des ficelles, des baballes avec lesquelles jouer. Des odeurs de chattes à pourchasser, de rivaux à affronter. De l'herbe tendre  sur laquelle se vautrer, au soleil, ou à avaler, pour se purger. Des voitures sous lesquelles se jeter. Une musaraigne qui ne peut pas le voir et se ferait bien vite choper. Fatigue, vanités,  bruit, agitation, pulsions dérisoires  et tentations sinueuses que le chat ressent fadement, comme des possibilités déraisonnables. La bière est bien fraîche, le commissaire allemand a triomphé, chaque chose a sa place. Dans le canapé, il y a son odeur, ses poils et sa forme moulée, bref sa place sans complication ni attente. Il y retournera, gardant au coin de l'oeil le hamster dans a cage qui, jusqu'à la fin de ses jours, tournera dans sa roue entre persévérance et extase, sans jamais prétendre qu'elle peut faire autrement.

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