Sons of the Desert - the Shiels

    Le 27 janvier 1993, au palais des congrès du Mans, j'ai pris une bonne claque, en assistant au concert dément d'un groupe inconnu et destiné à injustement le rester : les Sons of the Desert. Déjà au showcase Fnac (dont j'ai toujours un enregistrement poucrave mais précieux, grâce au magnéto de Ju), il était clair que c'était un truc à ne pas rater. Une performance, mais bien plus. Groupe irlandais déjanté, emmené par le couple Tracey Booth et Ewan Shiels, il y avait là tout ce qu'on peut attendre de la musique, le conformisme en moins.
    Energie, mélodie, convivialité, émotion, des choses à la fois très subtiles mais pas prétentieuses, qui prennent au tripes sans donner dans le pathos, de jolies ritournelles qui en un clin d'oeil virent à l'inquiétant, sans recette ni facilité, avec un son et une approche vraiment personnelles, singulières. Sans complexe ni fausse humilité, les Sons of the Desert brassaient un tas d'influences sans jamais faire de citations, au mieux des clins d'oeil moqueurs. Rock, musique irlandaise, jazz, folk, musique moyen-orientale, au service de compositions originales et simples, qui ne bradent pas l'ambition mélodique au moindre avant gardisme, le tout emmené par une formation guitare-contrebasse-saxophone-mandoline-bodhran et bien sûr la voix suave et douce de Tracey et celle d'Ewan, rocailleuse et folle. Complètement débridé sur scène, le groupe est d'emblée convaincant sur leur premier album "Cannibal hood carnival hat", un joyau.
    J'ai revu le groupe un peu plus tard à Saint-Brieuc, au milieu d'autres groupes rock, punk, grunge, alternatifs au milieu desquels les Sons faisaient (forcément) figure d'ovni. Quelques années plus tard sortira Greedy, un album que je n'ai pas (je ne le connaissais pas). Et puis, plus de nouvelles. Etabli en Bretagne, le groupe ne donnait plus signe de vie, sinon épisodiquement. Un nouvel album "Goodnight noises everywhere" était sorti en 2003. Et puis, en regardant le programme du festival Bebop, je vois programmés The Shiels, à savoir Tracey et Ewan en duo, toujours d'attaque. Je n'ai pas eu l'occasion de les voir mais ça fait plaisir de revoir ces têtes connues et méritantes.

leur site : the sons of the desert

Comments

[herisson sauvage]

Oué ben c'est là qu'on voit que Ju ne vient plus beaucoup sur le net, tout du moins sur mon blog, sinon il se serait déjà fendu d'une diatribe enthousiaste sur ce groupe...

[Catox]

J'y crois pas! Je suis jalouse! Je les avais vus y a des annees peut-etre avec Ju, d'ailleurs, et j'avais adore!! Super nouvelle qu'ils sortent encore des albums! Ce serait bien s'ils passaient la Manche!