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la tanière du hérisson
19 octobre 2005

Un pauvre, ça meurt assez souvent

    Je pourrais parler du 15 octobre dernier, journée au cours de laquelle les puissances de ce monde se sont réunies à Genève dans le cadre pourri de l'OMC pour décider dans la plus grande opacité des orientations à donner à leurs politiques respectives, parler aussi des mobilisations citoyennes autour de ce manque de démocratie globale et du secret qui caractérise ces tractations.
    Je pourrai pousser une gueulante sur les 47 000 morts pakistanaises qui, décidément, valent moins de minutes de JT que les bien moins nombreuses victimes de Louisianne. Il faut bien dire que ça choque davantage de considérer (enfin !) les USA comme un pays du tiers monde que d'assister, une fois encore, aux morts massives de pauvres gens. Comme si les tremblements de terre étaient plus normaux dans les pays pauvres, comme les autres catastrophes naturelles. La pauvreté doit attirer les fléaux naturels, non? Ah, ces pauvres gens... C'est bien dommage, c'est sûr, ma brave dame, mais bon... Les pauvres, ça meurt souvent, vous avez remarqué? Et puis il en reste quand même pas mal, faut pas exagérer.
    Je pourrais aussi essayer de penser quelque chose du reportage que j'ai vu ce soir sur les cas de ventes d'enfants par de pauvres mères roumaines ou bulgares, je ne sais plus. Le journaliste interroge l'une de celles qui se sont faites prendre la main dans le sac, alors qu'elles allaient échanger leur bébé contre une liasse de billets dont elle avait bien besoin. Plus, en tout cas, que d'une bouche à nourrir pas forcément désirée. Question sybilline, donc, de la journaliste : "Et vous pensez que vendre un enfant peut aider la famille à mieux vivre?" Et l'autre, de répondre, intelligemment : "je ne sais pas, je ne sais plus" (ben oui, forcément, elle n'allait pas répondre oui, la seule réponse évidente qu'elle préssentait sans doute pas politiquement correcte pour les caméras occidentales).
  Je pourrais parler mais je suis mal placé pour ça. Les manifs de Genève, j'avais envie de me mobiliser et puis non. Le Pakistan je suis dégouté, navré, démoli pour ces gens, révolté pour le traitement qu'on en fait, lapidaire et complaisant, mais je n'ai rien d'intelligent à en dire. Je n'arrive pas, en ce moment, à voir clair, à me dire que la fatalité n'est pas de ce monde, et qu'il faut se bouger le cul, à l'échelle qu'on peut. Juste démobilisé, anesthésié, incapable. Espérons que ça va passer.

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Commentaires
P
oui je suis a 100pour 100 daccord avec toi c'est horrible !!
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C
Je crois malheureusement que l'interet que l'on porte aux gens et à ce qui leur arrive est proportionnel à la distance qui les sépare de nous. En kilomètres ou en mode de vie. Les gens se sont habitués au malheur d'une certaine partie du monde et ne s'en préoccupe plus vraiment. Par contre, si le danger menace à nos portes, là la conscience se fait plus lanscinante.... Si ca t'interresse, j'ai écris un commentaire sur mon blog"Lire le journal?". http://culture.actu.over-blog.com/Merci pour ton blog
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C
http://culture.actu.over-blog.com/ voila mon adresse blog
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C
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C
Je crois malheureusement que l'interet que l'on porte aux gens et à ce qui leur arrive est proportionnel à la distance qui les sépare de nous. En kilomètres ou en mode de vie. Les gens se sont habitués au malheur d'une certaine partie du monde et ne s'en préoccupe plus vraiment. Par contre, si le danger menace à nos portes, là la conscience se fait plus lanscinante.... Si ca t'interresse, j'ai écris un commentaire sur mon blog"Lire le journal?". Merci pour ton blog
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