24 août 2005
congé au vent
A flanc de coteau du
village bivouaquent des champs fournis de mimosas. A l'époque de la
cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre
extrêment odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la
journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de
clatré serait de parfum, elle s'en va, le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L'espadrille foulant l'herbe, cédez lui le pas du chemin.
Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère
de l'humidité de la Nuit?
René Char
(extrait de Fureur et mystère)
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